juin 2010 30

Cet été, jusqu’à la mi-aout, suivez le rapprochement entre trois des cinq planètes visibles à l’oeil nu. Il s’agit de Saturne, Mars et Vénus.

La scène se passe le soir, à l’ouest et 1h environ après le coucher du soleil. La plus brillante des trois est Vénus (magnitude -4) et est immanquable. Ensuite, Saturne apparait dès que le ciel commence à s’obscurcir. Entre Saturne et Vénus, la planète Mars complète le tableau.

Ciel visible le soir vers 22h30 à l’ouest du 30 juin au 10 août 2010

Le 30 juin, les planètes sont presque alignées et occupent près de 40° le long de l’écliptique (ligne imaginaire le long de laquelle les planètes se déplacent).

Les 14, 15, et 16 juillet, les trois astres reçoivent la visite de la Lune.

Début août, les trois planètes se rapprochent encore et le 5 août, elles sont inscrites dans un cercle de trois degrés (six fois le diamètre lunaire). Enfin les jours suivants, la configuration du triangle change de jour en jour.

Aspect du ciel le 10 août vers 22h à l’ouest

Après la mi-août, il est de plus en plus difficile d’observer les trois planètes ensemble.

Edit (14 août 2010) :

Voici quelques photos de ce rapprochement réalisées en juillet.

Saturne, Mars et Vénus le 21 juillet 2010

Saturne, Mars et Vénus le 22 juillet 2010

juin 2010 16

Jusqu’à la fin juin, vous pouvez tenter d’observer la comète C/2009 R1 McNaught. Cette comète est en effet théoriquement visible à l’œil nu depuis quelques jours.

Pour la repérer, il faut la chercher vers le nord ouest proche de l’horizon en début de nuit (vers 23h). La comète devrait approcher la magnitude 4 vers la fin du mois. Ceci reste une estimation car son activité est incertaine. Il est possible qu’elle soit plus brillante encore. Cependant, elle reste peu éloignée du soleil donc il faudra la chercher alors que la nuit ne sera pas complète. La comète est également visible tôt le matin au nord-est.

Ciel du soir à 23h vers le nord-nord-ouest entre le 16 juin et le 4 juillet
(cliquez sur l’animation pour l’agrandir)

Le 20 et 21 juin, la comète passe près de Capella, l’étoile la plus brillante de la constellation du Cocher et constitue donc un point de repère idéal. Si vous observez avec des jumelles, la comète devrait laisser paraître sa queue.

Ensuite, après le 4 juillet, la comète plonge vers le soleil (elle passe au plus proche du soleil le 2 juillet) et devient difficilement observable. Elle réapparaitra ensuite mais sera visible uniquement dans l’hémisphère sud.

Pour ceux qui utilisent le logiciel libre Stellarium (avec lequel a été réalisée l’animation ci-dessus), vous pouvez ajouter la comète à la base de données en ajoutant le texte suivant au fichier ssystem.ini dans le répertoire Stellarium/data/

[C2009R1McNaught]
name = McNaught2009R1
parent = Sun
radius = 50
oblateness = 0.0
halo = false
color = 1.0,1.0,1.0
tex_halo = star16x16.png
tex_map = nomap.png
coord_func = comet_orbit
orbit_TimeAtPericenter = 2455380.1535
orbit_PericenterDistance = 0.405011
orbit_Eccentricity = 1.000327
orbit_ArgOfPericenter = 130.7004
orbit_AscendingNode = 322.6291
orbit_Inclination =  77.0070
lighting = false
albedo = 1
orbit_visualization_period = 730

Vous pourrez connaitre la position de la comète grâce à ce logiciel.

Pour en savoir plus:

mai 2010 31

Dans mon précédent billet, je vous annonçais qu’il était possible d’observer début avril le rapprochement entre Mercure et Vénus à l’ouest. C’était une belle occasion d’admirer la planète Mercure dont l’observation est souvent difficile à nos latitudes.

Le 4 avril, j’ai décidé d’aller immortalisé la scène quelque part dans Paris et pour innover un peu, j’ai cherché un premier plan sympa pour cette photographie. Pour cela, j’ai utilisé le logiciel The Photographer’s Ephemeris qui permet de savoir directement sur une carte dans quelle direction se couche le Soleil ou la Lune pour une date et un lieu donnés. En effet, j’avais remarqué que les deux planètes se situaient dans la même direction que le soleil couchant au cours de la soirée.

J’ai donc d’abord pensé à mettre la Tour Eiffel en premier plan. Mais manque de chance, trouver un coin où on pouvait voir les deux planètes et la tour était difficile. Mon choix suivant s’est porté sur Notre-Dame de Paris. Après vérification, je m’aperçois que les deux planètes devaient se trouver non loin de la cathédrale si je me plaçais Quai d’Orléans sur l’Ile Saint-Louis.

Le 4 avril au soir, je me rends donc sur l’Ile Saint-Louis. Une fois sur place, il est un peu tôt, le ciel est encore bien lumineux et aucune des planètes n’est visible. J’installe donc mon appareil sur mon pied photo, fais quelques repérages et attends patiemment que la scène s’assombrisse…

Le temps passe mais la scène met du temps à s’assombrir et alors que Vénus brille de mille feux près de la cathédrale, Mercure se fait désirer. Finalement, la petite planète apparait à l’oeil nu et le spectacle devient magnifique. L’instant parait se figer lorsque l’éclairage de Notre-Dame, la clarté du ciel et la luminosité des planètes  s’équilibrent et s’harmonisent dans un ciel crépusculaire rougeoyant.

1h30 et 135 photos plus tard,  je suis de retour chez moi et je charge les photos sur mon ordinateur. Sur les 135, beaucoup sont soit floues, soit mal cadrées ou avec un éclairage mauvais. Seules deux d’entre elles me paraissent plutôt bonnes. Je décide donc au même instant d’envoyer l’une d’elles à l’Astrononomy Picture of the Day (APOD).

Chaque jour, ce site publie une image en rapport avec l’astronomie. J’ai tenté par deux fois auparavant mais sans succès d’envoyer des photos d’astronomie que je jugeais réussies (comme l’ISS au dessus de la Tour Eiffel ou le coucher de Soleil sous l’arc de Triomphe). Les éditeurs d’APOD ont des critères particuliers qu’on apprend à connaître avec le temps (comme un beau paysage avec un objet peu photographié en l’occurrence ici Mercure).

Le 7 avril, APOD publie une image des deux planètes. Quelques jours plus tard, le même site organise un sondage pour publier une autre image du couple planétaire et parmi les 6 photos, la mienne apparait.

Le 9 avril, alors que le sondage ne m’a pas été favorable, je reçois un mail d’un des éditeurs d’APOD avec seulement pour titre l’adresse de l’APOD du 12 avril.

Et finalement, le 12 avril, mon image fait l’APOD.

Plus d’un mois après cette publication, j’ai reçu plusieurs messages de félicitations et cinq mails de personnes inconnues…

Voilà l’histoire de cette photo qui montre que vie citadine et contemplation du ciel ne sont pas incompatibles et que le plaisir d’observation des astres n’est et ne doit pas rester éloigné de notre quotidien.

avr 2010 03

Début avril et jusqu’à la moitié du mois, vous pouvez observer à l’oeil nu le rapprochement entre les planètes Vénus et Mercure.

Le rapprochement a lieu le soir à l’ouest peu après le coucher du soleil jusqu’au coucher des deux astres vers 21h30.

Rapprochement de Vénus et Mercure le 4 avril vers 21h.

Vénus apparaît comme l’astre le plus brillant. Au fil des jours, l’éclat de Mercure baisse et la planète devient de plus en plus difficile à repérer.

A nos latitudes, Mercure est d’ailleurs observable dans de bonnes conditions, seulement quelques jours par an. Copernic lui même aurait regretté de ne jamais avoir pu observer cette planète. Alors profitez de cette occasion pour observer la planète la plus proche du Soleil.

fév 2010 22

Jusqu’au début mars, il est possible d’observer l’astéroïde Vesta pour peu que vous disposiez de conditions d’observations excellentes.

Vesta est un astre tellement faible qu’il n’a été découvert qu’en 1807 grâce à l’utilisation d’un télescope. C’est pourtant l’un des astéroïdes les plus gros et surtout l’astéroïde le plus brillant.

En de très rares occasions, lorsqu’il passe au plus près de la Terre, il est théoriquement possible de l’observer à l’oeil nu (magnitude visuelle autour de 6). Théoriquement signifie ici dans un ciel pur et sans pollution lumineuse, conditions de plus en plus rare en France.

Cependant, même si son observation est un exploit, il est possible de photographier beaucoup plus simplement Vesta. En effet, dans un ciel aussi pollué que Paris, Vesta est repérable avec une pose photographique de quelques secondes. Ces jours-ci, il vous faudra pointer la tête du Lion pour espérer le repérer. Actuellement, la constellation du Lion domine l’horizon sud est vers 23h et est encadrée par deux brillantes planètes, Mars, très haut dans le ciel et Saturne, qui vient de se lever.

Position de Vesta fin février vers 23h vers le sud-est

Ces trois derniers jours,  j’ai ainsi pu mettre en évidence ce petit objet grâce à des poses photographiques de quelques secondes. En un jour, le mouvement apparent de Vesta parmi les étoiles est bien visible. Sur l’animation suivante, vous pouvez repérer Vesta au milieu de l’image parmi toutes les étoiles puisque c’est le seul objet à bouger (sinon, vous pouvez toujours vous aider de cette image où ses positions successives sont indiquées).

Déplacement de Vesta les 18, 19 et 20 février parmi les étoiles du Lion

La première image de l’animation a été prise à Paris ce qui montre d’une part que le ciel y est vraiment bien pollué et d’autre part que Vesta peut être photographié même dans de telles conditions. Les deux suivantes ont été prises à 30 km de Nantes dans un ciel encore pas trop pollué et laissent donc apparaitre plus d’étoiles.

Le déplacement de Vesta de jour en jour n’est pas si rapide que ça. A proportion, l’année dernière, la comète Lulin passait aussi près de la Terre et son déplacement était déjà perceptible à seulement une heure d’intervalle.

En fait, Vesta reste malgré tout plus éloigné de la Terre et du Soleil que la planète Mars. Ainsi, dans les mêmes conditions, le déplacement de Mars est peu plus rapide.

Déplacement de la planète Mars entre le 19 et le 20 février

Finalement, la photographie d’un astéroïde avec du matériel modeste reste assez rare. Les astéroïdes étant des objets petits et peu lumineux, ils ne deviennent visibles que lorsqu’ils passent suffisamment proches de la Terre. A titre d’exemple, en avril 2029, le fameux astéroïde Apophis frôlera la Terre (à environ 36 000 km) et sera alors facilement visible à l’oeil nu (magnitude 3). Son déplacement sur la voute céleste sera en outre très spectaculaire puisque il parcourra l’équivalent de la taille apparente de la Lune chaque minute…