mai 2010 31

Dans mon précédent billet, je vous annonçais qu’il était possible d’observer début avril le rapprochement entre Mercure et Vénus à l’ouest. C’était une belle occasion d’admirer la planète Mercure dont l’observation est souvent difficile à nos latitudes.

Le 4 avril, j’ai décidé d’aller immortalisé la scène quelque part dans Paris et pour innover un peu, j’ai cherché un premier plan sympa pour cette photographie. Pour cela, j’ai utilisé le logiciel The Photographer’s Ephemeris qui permet de savoir directement sur une carte dans quelle direction se couche le Soleil ou la Lune pour une date et un lieu donnés. En effet, j’avais remarqué que les deux planètes se situaient dans la même direction que le soleil couchant au cours de la soirée.

J’ai donc d’abord pensé à mettre la Tour Eiffel en premier plan. Mais manque de chance, trouver un coin où on pouvait voir les deux planètes et la tour était difficile. Mon choix suivant s’est porté sur Notre-Dame de Paris. Après vérification, je m’aperçois que les deux planètes devaient se trouver non loin de la cathédrale si je me plaçais Quai d’Orléans sur l’Ile Saint-Louis.

Le 4 avril au soir, je me rends donc sur l’Ile Saint-Louis. Une fois sur place, il est un peu tôt, le ciel est encore bien lumineux et aucune des planètes n’est visible. J’installe donc mon appareil sur mon pied photo, fais quelques repérages et attends patiemment que la scène s’assombrisse…

Le temps passe mais la scène met du temps à s’assombrir et alors que Vénus brille de mille feux près de la cathédrale, Mercure se fait désirer. Finalement, la petite planète apparait à l’oeil nu et le spectacle devient magnifique. L’instant parait se figer lorsque l’éclairage de Notre-Dame, la clarté du ciel et la luminosité des planètes  s’équilibrent et s’harmonisent dans un ciel crépusculaire rougeoyant.

1h30 et 135 photos plus tard,  je suis de retour chez moi et je charge les photos sur mon ordinateur. Sur les 135, beaucoup sont soit floues, soit mal cadrées ou avec un éclairage mauvais. Seules deux d’entre elles me paraissent plutôt bonnes. Je décide donc au même instant d’envoyer l’une d’elles à l’Astrononomy Picture of the Day (APOD).

Chaque jour, ce site publie une image en rapport avec l’astronomie. J’ai tenté par deux fois auparavant mais sans succès d’envoyer des photos d’astronomie que je jugeais réussies (comme l’ISS au dessus de la Tour Eiffel ou le coucher de Soleil sous l’arc de Triomphe). Les éditeurs d’APOD ont des critères particuliers qu’on apprend à connaître avec le temps (comme un beau paysage avec un objet peu photographié en l’occurrence ici Mercure).

Le 7 avril, APOD publie une image des deux planètes. Quelques jours plus tard, le même site organise un sondage pour publier une autre image du couple planétaire et parmi les 6 photos, la mienne apparait.

Le 9 avril, alors que le sondage ne m’a pas été favorable, je reçois un mail d’un des éditeurs d’APOD avec seulement pour titre l’adresse de l’APOD du 12 avril.

Et finalement, le 12 avril, mon image fait l’APOD.

Plus d’un mois après cette publication, j’ai reçu plusieurs messages de félicitations et cinq mails de personnes inconnues…

Voilà l’histoire de cette photo qui montre que vie citadine et contemplation du ciel ne sont pas incompatibles et que le plaisir d’observation des astres n’est et ne doit pas rester éloigné de notre quotidien.

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